mercredi 30 juillet 2008

Pouvoir d'achat - Part 2: Pétrole cher, reculer pour mieux sauter

Bien que l'Occident continue d'être le principal pollueur de la planète (à la louche 80% des émissions de gaz à effet de serre), l'Asie est devenue la région du monde où la demande en pétrole croît la plus fortement, là où l'Europe stagne voire décroît. Comment se fait-ce? Le baril de Brent à 125 $ n'est-il pas un signal prix suffisament convaincant? Attention il y a un piège : L'état force les 3 compagnies pétrolières publiques - Indian Oil, Bharat Petroleum & Hindustan Petroleum - à vendre en dessous du prix du marché.

















Non seulement il s'agit d'une aberration économique qui pousse les compagnies pétrolières au bord de la banqueroute et creuse le déficit de l'état, mais la subvention de l'essence (entre 2 & 3% du PIB indien chaque année) dans un pays aussi pauvre va contre la justice sociale. Non ciblée, elle allège relativement plus le porte-feuille de l'automobiliste que celui du common man. C'est bien le problème de ce gouvernement dont la politique favorise la classe moyenne, créatrice de richesse et ignore l'immense majorité de sa population, qui roule au mieux en 2 (voire 3) roues. La récente augmentation de quelques roupies sur le diesel, le gaz et l'essence a déjà fait se pâmer la pseudo-Gauche qui fait des sauts de cabri en criant "la croissance! la croissance!". Elle a derechef suggéré de baisser la TVA pour compenser celle des subventions (tiens, tiens...).

Dommage que le gouvernement n'ait pas profité du lancement de son plan-climat pour donner un impulsion claire en direction de la réduction de la dépendance au pétrole, en réorientant ces subventions vers le développement de solutions pauvres en carbone. Dans un modèle de société on l'on finance la pollution, l'investissement ira toujours à l'élargissement des routes plutôt qu'au système de transports publics. Alors bien que celà puisse coûter politiquement, Chidambaram devrait exiger des principaux contributeurs, les riches indiens, qu'ils contribuent à diminuer leur empreinte écologique. Un journaliste de l'Indian express suggère même d'appliquer la taxe carbone aux automobilistes:

But those subsidies have to be reduced, if not totally abolished
overnight. A start could be made immediately to reduce the subsidy to
the rich while continuing it for the poor. A mechanism for doing so
would be to impose a tax on car owners which would reflect the full
cost of the petrol they use. Depending on the size of the engine and
average fuel consumption, an annual fee could be assessed which has be
paid to maintain registration. So if a particular make and model of car
typically consumes, say, 1,000 litres of petrol a year, the tax could
be Rs 10,000.

Encore un effort, Mr Borloo...

Et vous, pensez-vous qu l'Inde doive nécessairement passer par le XIXème siècle pour rentrer dans le XXIème siècle?

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