jeudi 11 décembre 2008

Twitter & la collecte de l'information : la preuve par l'exemple Mumbaikar


(c) flickr
Le micro-blogging est en train de bouleverser le traitement de l'information en direct. Les chaînes d'info continue et leur "breaking news" scotché à l'écran 24/7 sont-elles en train de devenir obsolètes ?

MàJ de 17:30: Un contrepoint intéressant via aaaliens, qui souligne la différence entre  blogger, journaliste citoyen et média traditionnel : 1. la production de contenu et 2. le colportage de la rumeur.
Si j'ai tout compris, le twitterrien-type, c'est l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours.

mercredi 3 décembre 2008

Les cerveaux derriere la tragédie de Mumbai ?

Selon l'avis d'experts, il semblerait que ce soit l'œuvre d'un incroyable groupe d'enc*%$# de leur m*%$# soutenus par des trous du c*%$# !


vendredi 14 novembre 2008

Sauve qui peut !


La propagation de la récession aux économies émergentes telles que l'Inde commence à faire sentir ses premiers effets : Sous un double phénomène de reflux des IDE, et alors que la Reserve Bank of India (l'équivalent de notre Banque Centrale Européenne) ne semble pas vouloir bouger le petit doigt pour l'instant, la roupie vient de prendre son plus gros gadin en 12 ans.

vendredi 17 octobre 2008

Appel à contributions

Je rentre en France deux semaines et, ne voulant pas délaisser ce blog plus qu'il ne l'est déjà, j'avais donc pensé à laisser les clefs aux quelques lecteurs qui musardent alentour. Si vous souhaitez poster un billet d'humeur, édito, miscellanées sur l'Inde d'aujourd'hui et de demain, merci de me le faire savoir dans les commentaires. La porte est ouverte !
 
untitled (c) M.F. Husain

jeudi 2 octobre 2008

Revue de Net: la visite du Premier Ministre Indien en France

Dans la presse française:

Une bonne introduction au contexte de ce sommet dans l'Huma, qui trouve par ailleurs le moyen de caler "réchauffement climatique" et "nucléaire" dans la même phrase.

Interview de Manmohan Singh dans le Figaro et de l'importance du rôle des pays en développement dans la résolution de la crise financière globale.

Le compte-rendu du Monde qui souligne l'aspect stratégique des relations indo-européennes (1er partenaire économique !).

Tout pareil, dit Guetta sur Inter, et pour une fois on ne fait pas du biz avec une dictature, ô joie, croissance et transparence!

Dans la presse indienne:

Towards a more fruitful association, par Vaiju Naravane - correspondante du Hindu à Paris (que vous pouvez aussi retrouver dans le Kiosque sur TV5). Comme en réponse au Monde: L'Europe, certes géant économique, mais nain politique aussi.

Coopération nucléaire: La France coiffe les Etats-Unis sur le poteau (Indian Express). C'est Areva qui va être content.

Du grand n'importe-quoi oecuménique:
La polémique du turban sikh (Times of India), ou comment on ne peut pas traduire laïcité par sécularisme.
News reprise par CNN-IBN et bizarrement rapprochée du traitement des violences
anti-chrétiennes en Orissa et au Karnataka (Notez au passage le sens de l'euphémisme de nôt'Président). Attention, ingérence!




N'hésitez pas à partager vos liens à ce sujet, amis lecteurs.

samedi 20 septembre 2008

... & justice for all

nehru
En 1952, lors des premières élections au sufffrage universel de la toute jeune démocratie indienne, Nehru alors en campagne défendait la ligne séculière du Congress en promettant de "traiter les minorités comme on traite la majorité".
En ce mois de septembre 2008, le télescopage de deux drames donnent un relief cruel à ce rêve d'équité communautaire : D'un côté les conséquences des attentats de New Delhi, de l'autre les émeutes anti-Chrétiens à Mangalore.
Les meurtres revendiqués par le Students Islamic Movement of India (SIMI) à Delhi, déjà derrière ceux d'Ahmedabad & Bangalore jettent la suspicion sur toute la communauté musulmane en Inde: arrestation arbitraire, torture intimidation d'innocents pour arracher une confession, la police s'en est donné à coeur-joie dans le traitement de son enquête. C'est bien connu, un terroriste est forcément musulman & vice-versa.
Pendant ce temps au Karnataka, le Bajrang Dal, un groupe fasciste hindu prétend riposter à une vague de conversion forcée en profanant des églises.
Dans les 2 cas la violence est inexcusable, et je soucris aux propose de l'honorable  Karnataka Home Minister Dr VS Acharya lorsqu'il déclare peu ou prou "laissons la justice faire son travail". Sauf que le SIMI est frappé de dissolution, car tombant sous le coup du POTA (Prevention Of Terrorist Act, le Patriot Act version indienne), mais pas le Bajrang Dal, alors même qu'il y a de ça quelques années des guignols de cette organisation ont terminé en kebab après avoir voulu jouer aux apprentis-artificiers.
Pas besoin d'être fin analyste politique pour prédire qu'avec le BJP aux commandes, ça sentait déjà la poudre. Cerise sur le gateau, Yeddyurappa a cyniquement malencontreusement déclaré qu'il souhaitait faire pour le Karnataka ce que Narendra Modi, son collègue Chief Minister du Gujarat, avait fait pour son état. Parlait-il réussite économique ou génocide ?

mardi 9 septembre 2008

Bye bye safeguards

N deal
C'est fait, l'Inde a reçu le feu vert du NSG pour librement importer du combustible et de la technologie nucléaire. Quelques pays ont bien traîné les pieds (Australie, Chine), mais la pression étasunienne a fini par payer. Ce qui me fend le coeur dans cette histoire, c'est que ce genre d'exception montre la faiblesse morale des gouvernants vis-à-vis des enjeux commerciaux: l'Inde peut se torcher avec le traité de non-prolifération sans que cela ait de conséquence sur le contrôle de l'export d'armes nucléaires. Un sacré coup de canif dans le vernis de crédibilité de certains chevaliers blancs...

samedi 6 septembre 2008

Court instant de nombrilisme

Je suis admis au carré VIP des blogs & sites (francophones) sur l'Inde selon Djoh, à la 29ème place sur 37. Ce n'est point encore le top ten Wikio, mais si je continue à crier assez fort, quelqu'un finira bien par m'entendre. Je vais me googliser "comment booster son pange rank", pour voir.

Mais ma fierté perso, en vrai, c'est d'être dans la blogroll de Franck, blogueurinfluent version 1.0, écolo et globe-trotter "bharatophile " notoire.

Djoh & Franck zindabad !

vendredi 5 septembre 2008

Nothing is available there

Selon certaines ONG, il y aurait encore 500'000 personnes à secourir au Bihar. La décrue a commencé, des épidémies de choléra menacent les camps de 250'000 réfugiés climatiques. Triste spectacle de l'incurie gouvernementale., de la gabegie des infrastructures. La panique fait ressurgir les vieux démons de la discrimination des intouchables, dans cet état quasi-tribal. Quel sombre visage que celui de cette Inde-là, quel amer contraste avec la couverture médiatique de Gustav.

De la pire inondation en 50 ans, faut-il déduire qu'elle a un lien avec le réchauffement planétaire et si oui, pouvait-on prévoir que la rivière Kosi allait sortir de son lit ? La mousson étant un des phénomènes météo les plus suivis au monde, j'imagine qu'on puisse, comme pour les cyclones, observer l'historique des pluies, et mesurer si leur violence a augmenté ces dernières années, si la répartition est plus hétérogène sur le territoire. En attendant les petits biharis n'ont qu'à apprendre à nager.


Edit à 20:30: j'ai changé la vidéo, mais le reportage de la BBC (non exportable) est toujours ici.

mardi 2 septembre 2008

Sorry sir, I'll do my level best

Titre en forme de clin d'oeil au dernier poste de mon voisin Antoine, histoire de justifier un silence radio plus prolongé que prévu: je prépare une note sur la situation au J&K qui s'allonge et se ramifie à mesure que je creuse le terreau historico-religieux pour exhumer les racines du conflit.
Vous pouvez toujours patienter en musardant parmi les articles que je sélectionne via le widget delicious, parmi les rubriques à droite: vous y trouverez des liens en relation avec les sujets abordés dans ce blog, passés (problèmes énergétiques, agricoles, politique, corruption) ou futurs (une émouvante tribune d'Arundhati Roy sur le Cachemire justement), ceux que je n'ai pas eu le temps/la force/le goût d'aborder (une série de liens vers les négociations de l'OMC sur le Doha Round notamment) & quelques insolites et coups de coeur ne rentrant dans aucune des catégories précitées.

Bonne lecture & à bientôt.

mercredi 20 août 2008

Bientôt une AOC Karnataka ?

GI List
Thums up pour cette initiative de préservation de la biodiversité et de valorisation du patrimoine agricole. Alors que la distribution alimentaire connait son big bang, la reconnaissance des cultures locales peut être un outil pour les petits producteurs s'ils souhaitent s'organiser au niveau local (à ma connaissance, on trouve peu de coopératives en Inde - hors la trinité café, thé & cotton).

lundi 18 août 2008

Indépendance & D. Mokrasi

(c) Business Line

L'Inde a fêté ses 61 ans vendredi, alors j'en profite pour vous soumettre une question qui me turlupine, justement à propos de l'auto-proclamée "plus grande démocratie du monde": Que vaut une démocratie institutionnelle sans mécanisme redistributif garantissant une justice sociale? Vous avez droit aux tableaux du PNUD édités dans ce blog, je relève les commentaires quand il y en aura ;-).

dimanche 17 août 2008

Bengaluru Bleeding



La police de Bangalore, soucieuse de notre salut moral, a remis un tour de vis à la régulation sur la vie nocturne. On ne peut désormais plus siroter sa bière en écoutant un orchestre jazz, ou gigoter au son d'un DJ à plus de 6 dB.Dans un fort bel amalgame entre musique, alcool et débauche licencieuse, les bas qui exerceront les activités sus-mentionnés seront assimilés à un cabaret encourageant la prostitution. Des tripots aux pubs 5 étoiles, au pain sec et à l'eau, section 31 du Karnataka Police Act! La jeunesse bangalori doit arrêter de protester sur FB et se comporter en kannadiga respectable.

lundi 4 août 2008

Shashi Tharoor zindabad !



Malgré son élocution de diplomate british, son parcours de surdoué (Ph.D. en droit à 22ans, conseiller au HCR puis secrétaire général adjoint de l'ONU sous le mandat de Kofi Anan), chroniqueur multicarte (The Hindu, Times of India), Shashi Tharoor est pourtant un pur produit de l'Inde moderne. Originaire du Kerala, il a, en grandissant à Bombay, Calcutta & Delhi été exposé aux différentes cultures, religions et langages panindiens qui ont façonné ses convictions fondamentales dans le multiculturalisme & la foi en la démocratie. L'apparente contradiction entre cette indianité et le fait d'être un véritable citoyen du monde s'avère être une qualité essentiel de la panoplie du haut fonctionnaire onusien toujours en recherche du consensus pluraliste. A ses heures perdues, Dr Tharoor est également romancier et essayiste (mais quand dort-il?).
shashi tharoor
Je viens de finir Le grand roman indien, fresque caustique qui retrace les évènements de l'Inde moderne à travers le prisme mythique du Mahabaratha: Comme dans l'oeuvre originales, des multiples digressions nous font redécouvrir la fin du Raj britannique & l'accession à l'indépendance, le chaos post-colonial, la Partition, l'ascension d'Indira Gandhi & la tentative autocratique. La lutte fratricide entre karauvas & pandavas y symbolise les tiraillements du Congress, sa scission puis l'émergence d'une l'opposition luttant pour la survie de la démocratie (Draupadi Mokrasi, cherchez l'astuce). Cette lecture multiple, à la fois historique & mythologique, est propice à filer la métaphore du dharma, à la fois notion du devoir et de la morale censée guider la conduite des hindous... de façon très subjective ! Ainsi les portraits des vicissitudes de l'hétéroclite classe politique ou de la sclérose bureaucratique élevée au rang d'art sont cruellement savoureux.

Pour la bonne bouche, je vous livre un court extrait, en forme de haïku plein d'autodérision à propos de son ancien employeur (Shashi Tharoor a même été candidat à la succession de son boss.).
On dit que les nouvelles organisations créées par les merveilleusement optimistes (quoique tenant de l'oxymoron) Nations Unies sont remplies de fonctionnaires indiens très efficaces, à l'esprit subtil et la langue suave, éternellement prêts à comprendre toute crise mondiale du point de vue de toutes les parties en conflit.

mercredi 30 juillet 2008

Pouvoir d'achat - Part 2: Pétrole cher, reculer pour mieux sauter

Bien que l'Occident continue d'être le principal pollueur de la planète (à la louche 80% des émissions de gaz à effet de serre), l'Asie est devenue la région du monde où la demande en pétrole croît la plus fortement, là où l'Europe stagne voire décroît. Comment se fait-ce? Le baril de Brent à 125 $ n'est-il pas un signal prix suffisament convaincant? Attention il y a un piège : L'état force les 3 compagnies pétrolières publiques - Indian Oil, Bharat Petroleum & Hindustan Petroleum - à vendre en dessous du prix du marché.

















Non seulement il s'agit d'une aberration économique qui pousse les compagnies pétrolières au bord de la banqueroute et creuse le déficit de l'état, mais la subvention de l'essence (entre 2 & 3% du PIB indien chaque année) dans un pays aussi pauvre va contre la justice sociale. Non ciblée, elle allège relativement plus le porte-feuille de l'automobiliste que celui du common man. C'est bien le problème de ce gouvernement dont la politique favorise la classe moyenne, créatrice de richesse et ignore l'immense majorité de sa population, qui roule au mieux en 2 (voire 3) roues. La récente augmentation de quelques roupies sur le diesel, le gaz et l'essence a déjà fait se pâmer la pseudo-Gauche qui fait des sauts de cabri en criant "la croissance! la croissance!". Elle a derechef suggéré de baisser la TVA pour compenser celle des subventions (tiens, tiens...).

Dommage que le gouvernement n'ait pas profité du lancement de son plan-climat pour donner un impulsion claire en direction de la réduction de la dépendance au pétrole, en réorientant ces subventions vers le développement de solutions pauvres en carbone. Dans un modèle de société on l'on finance la pollution, l'investissement ira toujours à l'élargissement des routes plutôt qu'au système de transports publics. Alors bien que celà puisse coûter politiquement, Chidambaram devrait exiger des principaux contributeurs, les riches indiens, qu'ils contribuent à diminuer leur empreinte écologique. Un journaliste de l'Indian express suggère même d'appliquer la taxe carbone aux automobilistes:

But those subsidies have to be reduced, if not totally abolished
overnight. A start could be made immediately to reduce the subsidy to
the rich while continuing it for the poor. A mechanism for doing so
would be to impose a tax on car owners which would reflect the full
cost of the petrol they use. Depending on the size of the engine and
average fuel consumption, an annual fee could be assessed which has be
paid to maintain registration. So if a particular make and model of car
typically consumes, say, 1,000 litres of petrol a year, the tax could
be Rs 10,000.

Encore un effort, Mr Borloo...

Et vous, pensez-vous qu l'Inde doive nécessairement passer par le XIXème siècle pour rentrer dans le XXIème siècle?

samedi 26 juillet 2008

De la terreur

Je ne me hasarderai pas à commenter les attentats d'hier. Les mobiles ne sont pas claires, les commanditaires pas encore identifiés et le bilan controversé. Une seule chose me frappe, ce sentiment inéluctable que Bangalore ne pouvait être longtemps épargné: trop cosmopolite, trop libérale. Alors hier soir, j'ai snobé les appels à la prudence du consulat, bravé les barrages de police au milieu de rues désertées & fait comme d'hab. Il manquerait plus que ces cons nous force à se terrer.

jeudi 24 juillet 2008

Sale temps sur le Lok Sabah

Aucun parti ne sort vainqueur de cette passe d'arme électorale.
Ni le Congress, qui traine les casseroles d'une tentative de corruption.
Ni les communistes, qui se sont compromis avec le BJP en passant dans l'opposition.
Ni le BJP, qui espérait des élections anticipées. 
Ni Mayawati, qui s'y voyait déjà.

Emergeant de cette victoire à la Pyrrhus, Manmohan Singh, dont la stratégie du passage en force s'avère payante, pourrait - lui, le porte-flingue de la famille Gandhi ! - imposer son propre agenda au sein du Congress.

dimanche 20 juillet 2008

Communautarisme, corruption & autres grandes manoeuvres

Une liste non exhaustive des pratiques politiciennes à 48h de la motion de censure:

(Cliquer sur l'image pour comprendre)

4 millions d'€ le parlementaire (and counting...).

De l'instrumentalisation du vote musulman: Playing the Muslim Card on Nuclear Deal

Comment les dissensions communautaires travaillent aussi l'opposition:
Talking about the pressure faced by the Akali Dal, he said it was true “there
is a chorus in Punjab that the Akalis must not vote out a Sikh Prime
Minister. Akhand paths [24-hour recitation of religious hymns] have
been organised in different parts of the State.” This, Mr. Malhotra
said, “was an attempt to communalise the Prime Minister’s chair and
office,” and he condemned it.
A faire passer la discipline de parti au PS pour celle du PC Chinois.

mercredi 16 juillet 2008

Le thriller politique de l'été: l'accord de coopération nucléaire civile indo-US

Previously on "123 agreement":

Le deal: selon les termes de l'accord, l'Inde accéderait à la technologie nucléaire civile étasunienne. En retour, New Delhi ouvrirait ses sites civils aux inspecteurs de l'AIEA - les armes nucléaires restant hors-cadre.

Le scénario idéal:
  • Présentation du protocole d'accord sur les inspections devant l'AIEA à Vienne.
  • Puis devant le groupe des fournisseurs nucléaires (NSG en bon anglais) à Berlin.
  • Ratification de l'accord au Capitole.
  • Retour ensuite devant l'AIEA pour présenter la liste des réacteurs ainsi que celle des sites ouverts aux inspections. Une fois le processus terminé, New Delhi sera libre de s'approvisionner où elle le souhaite, et pas nécessairement chez les USA.
Le compte à rebours:
Pour que les compagnies US commencent à se baffrer, l'accord doit donc être également avalisé par le Congrès (démocrate) avant la fin du calendrier parlementaire. Mais il semblerait que celui-ci doive siéger en session continue 40 jours avant la mise au vote, soit pas avant la fin de l'année. Que fera le prochain président si les délais ne sont pas tenus?

Le grain de sable dans la machine bien huilée:
Une fuite sur le contenu des négociations avec l'AIEA a mis le feu à l'uranium. Les communistes, membres de la coalition parlementaire (United Progressive Alliance), furieux qu'on leur fasse un enfant dans le dos, ont claqué la porte. Le gouvernement, sous pression US, s'est pris les pieds dans le tapis et doit maintenant se soumettre à une motion de confiance au Lok Sabah avant de signer quoi que ce soit. Hors malgré le renfort d'un parti régional (SP), le Congress (le parti indien au pouvoir, suivez un peu!) est toujours juste d'une vingtaine de voix. Laissez-moi vous dire qu'en ce moment l'ambiance des débats dans la presse et sur les plateaux télé a viré à l'aigre, on va jusqu'à causer achat de votes (25 crores - presque 4 millions d'€ - pour subordonner un parlementaire) et élections générales anticipées.

Pour les détails techniques sur le contenu et les enjeux du "123 agreement", allez faire un tour sur le blog de Siddarth Varadarajan, éditorialiste au Hindu et spécialiste des questions géopolitiques, le Bernard Guetta du sous-continent.

Tic Tac Tic Tac.

lundi 7 juillet 2008

Pouvoir d'achat - Part 1 : Inflation alimentaire - l'Inde limite la casse... chez elle






Fin mars, les cours mondiaux du blé et du riz avaient doublés en un an, et les prix du maïs augmentés d'un tiers. La production céréalière devrait être de 2,6% plus élevé (2,16 milliards de tonnes) que la précédente: Il ne s'agit donc pas d'une crise de l'offre. D'autre part, la demande devrait être supérieur d'environ 3%, principalement tirée par deux facteurs structurels: la production d'agrocarburants & à un degré moindre, l'évolution du bol alimentaire dans les classes moyennes chinoises & indiennes. Que oui ou non, l'hindouiste qui se renie & boulotte de la vache sacrée fait monter le prix du faux filet au Carrouf d'Aire sur Adour, c'est peu probable. Mais à l'échelon local, il peut y avoir compétition d'usage en protéine carnée et végétale. Alors bien sûr, Dubleyou ne fait pas dans la dentelle,mais pour une fois qu'il ne raconte pas (que) des conneries on eût pu éviter la große polémique. La preuve, même Amartya Sen vole à son secours (en passant il me fait bien marrer papy Singh, chaque fois que son pays est mis en cause il nous refait le coup des statistiques per capita. Pareil pour les gaz à effet de serre, il se dédouane de mesure contraignante en arguant que quand le quota par indien aura atteint celui de l'occidental, peut-être, éventuellement, on pourrait bien réfléchir à l'hypothèse d'objectifs de réduction chiffrés, tu peux fermer la parenthèse).

Quand on parle de crise alimentaire, il faut savoir que les pays du Sud ne sont pas tous logés à la même enseigne.
Exportateur net de riz, l'Inde est quasiment auto-suffisante et a donc a échappé au pire, mais de nombreux pays africains ont été touchés
par les émeutes de la faim en raison de la flambée des prix.

Voici les mesures mises en place pour permettre d'assurer sa souveraineté alimentaire:
Seulement après avoir joué la libéralisation des échanges commerciaux, fermer le robinets à grain revient à déshabiller Kumar, NRI qui travaille à Dubai pour habiller Santosh, resté au pays. Pour tous les pays voisins dont l'alimentation de base est le riz, cette baisse de l'offre sonne comme une mauvaise nouvelle & risque de renforcer la hausse des prix et la spéculation dans le reste du monde. Tu me diras, "Yaka augmenter la production" ou "faukon tape dans les stocks". Certes oui, mais je te rappelle que 40 ans après la Révolution Verte, les rendements ont cessé d'augmenté (je serai curieux qu'un agronome me fasse un diagnostic des sols) et que le prix de l'engrais est indexé sur celui du pétrole. Et quant aux stocks, ils ont pas l'air de péter la forme.

samedi 5 juillet 2008

Le Raj britannique & la discrimination positive



Christophe Jaffrelot
, THE spécialiste de l'Asie du Sud dont la presse se dispute l'expertise, que ce soit en France, ou en Inde, fait ici un rappel historique pertinent.

Si le rôle des castes dans la construction politique de l'Inde vous intéresse, vous pouvez feuilleter, parmi la biblio fournie du politologue, ses deux bouquins Dr Ambedkar - Leader intouchable et père de la Constitution indienne ou Inde: la démocratie par la caste.

mercredi 2 juillet 2008

Contradictions, contre addictions

Dans la presse déchaînée, on trouve ça.

Clap clap clap. Est-elle noble cette initiative, quand tu sais que l'Inde est dans le Top 4 au challenge mondial d'encrassage de bronches, mais compte bien toutefois maintenir ses 8% de croissance, afin que le bon peuple cesse de ressembler dans l'imaginaire occidental à un protagoniste de la Cité de la Joie.

Et comme tu as lu Oncle Bernard dans ta prime jeunesse, tu sais que ton heure et demie d'embouteillage quotidien dans les congestions chaotiques de Bangalore au volant de ton Mahendra Scorpio, c'est de la croissance.

Et puis tu tombes sur ça. En Une.

Y a-t-il quelqu'un pour expliquer au Prime Minister que l'uranium est une ressource finie?


samedi 28 juin 2008

Taslima Nasreen zindabad !



La romancière, essayiste et poétesse Taslima Nasreen,à l'occasion de son passage en France pour recevoir le Prix Simone de Beauvoir, conte son exil. Une histoire de bouc émissaire & l'illustration du manque de courage en politique.

L'affaire commence avec une molestation par des barbus au Salon du Livre d'Hyderabad (oui, encore...), & prend de l'ampleur avec les tortillement du fondement du gouvernement au sujet de son visa. Sur fond de respect du communautarisme & des "valeurs de l'Inde" (un grand classique), son renouvellement est prétexte à un chantage à la liberté d'expression, comprendre l'autocensure de son dernier bouquin. L'écrivaine bangladeshi est ensuite trimballée 7 mois durant d'hôtels en résidences "surveillées", dans sa fuite de Kolkata Jaipur, puis Delhi. A bout physiquement, elle finit par lâcher l'affaire & se réfugie en Europe pour se soigner. Aujourd'hui elle ne sait pas si elle pourra rentrer dans le pays qu'elle a adopté.

Morale de ce conte amer: L'hypocrisie calculatrice de Pranab Mukherjee & Co a compromis la sécularité du sous-continent et la santé de Taslima pour acheter la paix sociale au Bengale Occidental.

L'Inde, chambre d'échos de la planète ?

Un des postulats de mon blog est que le fourmillement culturel sorti du
bordel démocratique indien infléchira le cours du XXIème siècle. Les
choix stratégiques du sous-continent, plus que ceux de la Chine parce qu'hélas
prévisibles à moyen terme, feront basculer la géopolitique mondiale
d'un côté ou de l'autre de la barrière: que ce soit sur la laïcité, l'égalité homme-femme, les choix énergétiques, les modèles de développement agricole et industriels qui en découlent, l'Inde est à un carrefour... ça te rappelle rien? Seulement eux, ils sont un millard et quelques sadhus à poil.

Profitons donc de ce post pour inaugurer une rubrique "Zindabad !" qui tentera
d'exposer quelques personnalités dont les idées reflètent à la fois les tensions & les
passions qui traversent notre bas-monde.

mercredi 28 mai 2008

Le Karnataka vire Safran


(Photo (c) Outlook India)

La victoire des sémillants nationalistes hindous est une première dans le Sud de L'Inde, où les partis dravidiens troublent d'ordinaire la bipolarisation fédérale. Le Bhartya Janata Party obtient la majorité absolue au Parlement régional (113 sièges) grâce au ralliement des 6 indépendants dont un dissident du Congrès (leur ouverture à eux...). Cette élection met fin à 6 mois d'instabilité politique, crise ouverte par le Janata Dal (Secular) qui dirigeait le gouvernement de coalition mais avait refusé de passer la main à mi-mandat. Comme une juste sanction démocratique, le JD (S) s'est retamé partout, notament dans ses fiefs ruraux. Autre leçons de maturité politique, les acteurs qui voulaient jouer la confusion des genres (n'est pas Jayalalithaa qui veut) et les escrocs cherchant refuge au Vidhana Soudha en sont pour leurs frais.
Le Congrès progresse en sièges par rapport à 2004, mais ce scrutin est de mauvais augure avant les Elections Générales de l'année prochaine. A moins que Rahul Gandhi...

On peut se poser des questions quant à l'action du prochain gouvernement: Communautarisme ravivé ? Yeddyurappa -Yeddy, pour les intimes-, futur Chief Minister, annonce un membre de son gouvernement issu de la minorité musulmane (hop, encore l'ouverture).
Lutte contre le terrorisme? On ne peut pas dire que les états sous leur coupe soient des modèles du genre (Rajasthan, Gujarat de sinistre mémoire).
Faire de Bangalore une ville modèle ? Faudra commencer par trouver des solutions à la gabegie des transports publics, de l'approvisionnement en eau potable et en électricité d'une ville dont l'économie croît plus vite que ses infrastructures. Mais ces décisions sont-elles vraiment entre le mains de l'état ou des corporates? Le lobby de l'IT Nasscom semble apprécier la tournure des évènements, comme quoi le Swadeshi serait soluble dans le business globalisé.
Maîtrise de l'inflation ? Euh... On parle bien des mêmes qui partageaient les responsabilités depuis 2006?

Quant à nous, pôvres expats, c'est pas demain la veille qu'on sortira après 23h30...

mercredi 21 mai 2008

Pendant les attentats, les affaires continuent

Attrapé au vol d'un zapping nocturne, l'émission "Face the nation" sur CNN IBN (les mêmes, en saree):


Où l'on se préoccupe de savoir si:
  1. ça ne remettra pas en cause le prochain match à domicile des Rajasthan Royals (les australiens flippent).
  2. on ne va pas faire fuir les touristes avec toutes ces explosions.
Et Francis Warcziag, fondateur de Neemrana Hotels, de rappeler que c'est avant tout un drame humain avant d'être une perte économique. Ouf, la décence est sauve.

jeudi 15 mai 2008

La course à l'échalote

Renault suce la roue de Ratan Tata, criminel contre l'humanité, et annonce son partenariat avec Bajaj pour la production d'une "one lakh car" (pas électrique of course, ça on verra dans 5 ans). Tant de vanité à l'ère de la fin du pétrole mérite d'être célébré à sa juste mesure.
clipped from www.bakchich.info
« Gérard » de la nation la plus obtuse qui remplace les vélos par des bagnoles à bon marché alors que le prix de l’essence dépasse celui du caviar : l’Inde


mercredi 23 avril 2008

Opération Cricket contre Futebol

Où ça mène les accords culturels quand même... A quand le beach-cricket sur Copacabana?
clipped from www.thehindu.com

India will soon send a cricket coach to Brazil, although its own attempts to find a soccer trainer from that country had not borne results yet.

“We haven’t found a football coach for India yet, but the Board of Control for Cricket in India has agreed to send a coach to train youngsters here,” India’s Ambassador to Brazil Hardeep Singh Puri told journalists accompanying President Pratibha Patil here.

India and Brazil signed an agreement in 2006 on cooperation in sports. Brazil, which wants the status of a cricket playing nation, became a member of the International Cricket Council in 2002.

Information and Broadcasting Minister Priyaranjan Dasmunsi, who is president of the India Football Federation, has been pushing for seeking professional and highly qualified football trainers from Brazil.

“Football in this part of the world is highly professional and coaches here charge a lot. But something will be worked out shortly. In the meantime, the BCCI has agreed to send a coach,” said Mr. Puri.


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mardi 8 avril 2008

L'Asie menacée d'une crise alimentaire.

A l'attention des thuriféraires des agrocarburants: on causera bagnoles quand le sud aura atteint la souveraineté alimentaire
clipped from www.lefigaro.fr

La pénurie ne cesse de s'étendre depuis octobre.

L'Inde, troisième exportateur mondial, victime d'inondations dans plusieurs États du pays, a donné le signal en décidant un embargo sur ses exportations de riz non basmati, variété parfumée dont le prix est hors de portée des pays africains. Depuis octobre, non seulement l'Inde n'exporte plus mais risque de devenir importatrice. Premières victimes, les pays du golfe Persique, où jusqu'à 80 % de la population est immigrée d'origine indienne ou pakistanaise.

Ces immigrés se sont trouvés privés de riz en quelques jours. Début octobre, le riz a disparu des restaurants indiens, ainsi que des rayonnages des commerces. Les approvisionnements ont fini par reprendre mais plus chers. D'où les violences qui ont éclaté et qui ne se sont pas apaisées depuis dans les Émirats arables unis.


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